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Les premières soutenances du doctorat par le projet

Les deux premiers doctorats par le projet ont été soutenus en 2024 et de nouvelles soutenances sont en préparation pour les mois à venir. C’est un pas important pour le LéaV et pour la recherche au sein de l’ÉNSA Versailles. Chaque thèse par le projet ayant sa spécificité et ses objets de recherche en propres, vous trouverez ci-dessous un exposé sommaire de ces deux travaux.

Extrait de l’atlas dessiné des restes du Bassin minier © Lucas Monsaingeon

Sandie Fenton

Ce doctorat est le fruit d'une collaboration entre le bureau d'ingénierie structurelle Bollinger + Grohmann (BG), l'École nationale supérieure d'architecture de Versailles, LéaV (CY), et le département d'ingénierie architecturale ARCH (VUB). Cette recherche interdisciplinaire rassemble expérience en architecture et industrie du bâtiment, connaissances en ingénierie environnementale et méthodologies d'apprentissage automatique. En tant que doctorat par le projet, elle développe de l'expertise pratique et théorique et la traduit en une méthodologie d'apprentissage, qu’elle évalue sur trois bases de données distinctes de bâtiments existants. Les résultats informent ensuite la création d'une base de données interne de B+G, qui est utilisée comme preuve de concept pour évaluer le potentiel de la méthodologie. En fin de compte, ces étapes méthodologiques et ces observations empiriques ouvrent la voie à la création d'un outil de conception capable d'estimer en temps réel les émissions de GES incorporées. Les applications directes de cet outil comprennent les analyses comparatives des bâtiments, l'explication des impacts des caractéristiques et la vérification des résultats calculés.

Lucas Monsaingeon

Le doctorat par le projet reste un travail académique et ne se substitue pas au format habituel du doctorat : il s’agit de l’enrichir en incorporant des savoirs, méthodes et productions issus du projet. Les formats possibles et les rapports à la pratique professionnelle préétablie sont aussi variés qu’il y a de situations, mais la démarche réflexive reste centrale, l’objectif étant l’apport de connaissances nouvelles que le ou les projets pourront amener. La recherche par le projet favorise des allers-retours entre description d’une situation donnée (documentation) et visée prospective (transformation), tout comme elle donne lieu à des allers-retours entre pratique professionnelle et pratique académique. Du point de vue du praticien, cette hybridation doit permettre d’aller au-delà des questions posées en agence.
Cette thèse par le projet en architecture interroge les problématiques techniques, administratives et doctrinales rencontrées dans la pratique de la maîtrise d’œuvre. Elle s’appuie sur un corpus de 9 projets choisis, pour certains dirigés par Lucas Monsaingeon au sein de l’Atelier d’architecture Philippe Prost, en plus de dix ans de pratique dans le Bassin minier, pour d’autres analysés comme une recherche sur le projet. Ces projets, considérés comme producteurs de connaissance, sont analysés au prisme des discours, des jeux d’acteurs et des percepts produits, pour explorer la part théorique sous-jacente et les problématiques liées à ces projets.
Enfin, cette recherche par le projet est aussi une forme de recherche-création, donnant lieu à des dessins, planches et collages produits dans le cadre de la démonstration : une tentative de placer au cœur de la recherche la démarche créative pour interroger les discours, ainsi que les rapports entre le scientifique et l’esthétique, à travers des formes comme l’atlas et le dessin.