Reza Azard

L’architecture de l’oubli - Disparition, Effacement, Permanence

Diplômés : Iris Kodal et Youssef Chajai

PFE - Iris Kodal et Youssef Chajai "L’architecture de l’oubli - Disparition, Effacement, Permanence" - 2020

Le projet concerne un système de gouvernance conservateur et radicale présent dans plusieurs pays d’Orient. La ville d’Istanbul, en Turquie en un exemple. L’ État détient le contrôle, le pouvoir sur les lieux sociaux et culturels. En effet, pour hisser la ville d’Istanbul au niveau des standards internationaux, l’État fait de ses lieux historiques les vitrines de sa « modernisation ». Ainsi, négligeant les strates de son histoire, la présence de ses ruines et l’existence de sa population précaire. Ce système de gouvernance est tiraillé entre perdre son identité socio-historique et sa volonté d’être dans le monde moderne, provoquant le sentiment de « l’oubli ». Le projet porte sur la notion de l’oubli. D’une part, « l’oubli » fait partit du système politique actuel. Il accélère le phénomène de l’effacement et de l’entassement des strates de la ville. D’autre part « l‘oubli » est perçu par la population locale comme un sentiment de « l’hüzün » : « la mélancolie d’une noblesse des temps passé entre ce qui persiste et ce qui se dissipe ». La ville d’Istanbul est une juxtaposition de vestiges : forum, théâtre, hippodromes, et infrastructures …

Autrefois cette ville faisait usage de nombreuses infrastructures hydrauliques pour subvenir aux besoins en eau de la population. On peut citer pour exemple, les aqueducs, les fontaines, et les citernes. Les citernes se trouvent dans l’envers de la ville. Aujourd’hui elles ont été enfouies et oubliées en raison de la forte altération du tissu urbain. Le choix de 3 citernes : Myraleion, Binbirdirek et Gulhane, comme 3 typologies d’infrastructures hydrauliques sert d’exemple pour étudier le rapport entre le sous-sol et le sur-sol d’Istanbul. Le projet se retrouve entre deux atmosphères ayant chacun leur propre fonctionnement spatial et leur propre identité. Les infrastructures hydrauliques restent une priorité. Elles devraient être dévoilées et réactivées pour permettre l’approvisionnement en eau, de la ville. Ce projet explore la résistance à l’oubli et le retour au fondamental pour permettre à nouveau un dialogue entre le sous-sol et le sur sol d’Istanbul.