Soutenance - Thèse

Soutenance de thèse de doctorat en architecture de M. Stéphane Berthier

L'École doctorale sciences de l'homme et de la société – SHS / Université Paris-Saclay

et le Laboratoire de l'école nationale supérieure d'architecture de Versailles – LéaV

présentent l'avis de soutenance de Monsieur Stéphane BERTHIER

Autorisé à présenter ses travaux en vue de l'obtention du Doctorat de l'Université de Paris-Saclay, en 

architecture

« Création architecturale et industrialisation de la filière bois : l’architecture comme milieu d’expérimentation des innovations techniques» 

 

Mardi 3 octobre 2017

ENSA Versailles - salle des conseils
14h30

 Composition du jury : 

M. Jean-Jacques TERRIN, École Nationale Supérieure d'Architecture de Versailles, Directeur de thèse

Mme Caroline MANIAQUE, École Nationale Supérieure d'Architecture de Normandie, Rapporteur

M. Robert LE ROY, École Nationale Supérieure d'Architecture de Malaquais, Rapporteur

Mme Nadia HOYET, École Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles, Examinateur

M. Jean-Claude BIGNON, École Nationale Supérieure d’Architecture de Nancy, Examinateur

M. Daniel PEARL, Université de Montréal, faculté d’aménagement, Examinateur

 

Résumé : 

Cette recherche interroge la notion d’expérimentation des innovations techniques en architecture. Elle vise à en expliciter les modalités, les enjeux et les limites pour le métier d’architecte et pour la théorie de l’architecture. Elle montre que l’architecture n’est pas un domaine d’application des techniques de construction, pensées comme des moyens instrumentaux élaborés en amont, mais qu’elle est un milieu d’expérimentation des techniques, essentiel à leur développement et à leur adaptation en situation complexe. L’architecture est aussi un champ de réflexions critiques sur nos manières d’agir et de construire, dans lequel la technique est en projet. Le terrain de recherche est celui de l’architecture de bois en France depuis son renouveau industriel dans la seconde moitié du XXème jusqu’à aujourd’hui. Il condense sur une période relativement courte les expérimentations constructives d’un matériau d’abord perçu comme archaïque après-guerre, puis élevé au rang de matériau moderne à partir des années 1960 et enfin reconnu comme le matériau phare de la construction écologique. Il offre la possibilité d’observer le passage de l’artisanat à l’industrie, l’évolution des méthodes et outils de production manuels, mécaniques puis numériques et leurs influences sur l’architecture. Il offre en même temps l’occasion d’étudier, à partir d’une unique matière première, l’état d’acceptabilité culturelle de nos technologies industrielles, selon que l’architecture met en avant le bois en tant que matériau moderne et transformé, ou en tant que matériau brut et naturel, entre fascination pour le progrès technique et critique de la société industrielle. Le format choisi est celui d’une thèse sur articles régulièrement publiés durant la recherche. Chacun des sept articles constitue l’étude de cas d’une situation d’innovation particulière dans la période considérée, en croisant les analyses architecturales et constructives. L’ensemble converge pour établir un relevé des différentes formes de l’expérimentation des innovations techniques en architecture et met en évidence certaines régularités de la démarche expérimentale dont la principale est le transfert d’innovation. Cette recherche tente de rendre explicite ce processus d’expérimentation créatif et réflexif, qui dispose de ses propres modalités, outils, temporalités, modes d’évaluation et de capitalisation de connaissances, distincts des canons de l’expérimentation scientifique. Les connaissances que cette thèse élabore invitent à renouveler l’enseignement des techniques dans les écoles d’architecture, en renouant leurs liens avec la création architecturale.

 

Summary:  

This research questions the notion of experimentation in technical innovations in architecture. It aims at elucidating the methods, stakes, and limits concerning both the profession of architect and the theory of architecture. It suggests that architecture is not a domain where construction techniques, seen as instrumental means resulting from an upstream work, are put in application, but a field of experimentation for these techniques, an essential step in their development and adjustment in more complex situations. Architecture is also an area of critical reflections on our ways of behaving and building, for which techniques are in planning. The field of research is that of timber architecture in France, from its industrial resurgence in the second half of the 20th century to the present. This field condenses, in a relatively short period of time, the building experimentations with a material that was first considered archaic after the war, then raised to the status of a modern material from the 1960s, to be acknowledged as the leading material for ecological construction. It allows us to examine the transition from arts and crafts to industry, the evolution of the methods, of the tools of production, from hand-operated to mechanical to digital, and their influence on architecture. Simultaneously, it enables us to delve into, based on a single raw material, the attitude of cultural acceptance from our industrial technologies – depending on whether architecture showcases timber as a modern and processed material or as a raw and natural resource – between the fascination for technical progress and a criticism of the industrial society. The chosen format is that of a thesis based on regularly published articles during the research phase. Each of the seven articles consists of a case study on a specific innovation during the selected time period, cross-referencing architectural and building analyses. The composition as a whole converges to establish a survey of the different forms taken by technical innovations in architecture and highlights some consistencies in the experimental process, the main consistency being the transfer of innovation. This research seeks to clarify this process of creative and rational experimentation which has its own methods, tools, temporalities, modes of evaluation and of capitalization of knowledge, distinct from the canons of scientific experimentation. The findings of this thesis prompt a new approach to teaching techniques in architecture schools, through reviving their links with architectural creation.

 

École nationale supérieure de Versailles

Salle des conseils (petite écurie-niveau 2)

5 avenue de Sceaux - 78000 Versailles