Soutenance - Thèse

Soutenance de thèse de doctorat de Alessandro Livraghi

Soutenance de thèse de doctorat
Le LéaV, École nationale supérieure d’architecture de Versailles
ED AHSS n°628 - CY Cergy Paris Université

Titre
Fabriquer un Corps. Pour une nouvelle Cosmologie Chimérique et un Atomisme des Relations dans le Paysage Fluide du Bassin ParisienIl

Résumé
Il est clair que notre époque voit disparaître les certitudes d’une humanité qui a joué un rôle prépondérant dans l’altération de notre planète, en nous obligent à réfléchir à un niveau conceptuel que la société occidentale a toujours négligé, à savoir le dialogue entre la nature et la culture. Dans un monde où tout est en métamorphose: comment saisir ce qui nous entoure? Comment repenser l’habiter?

Les terrains de cette réflexion sont le Bassin Parisien et la Seine.

Le point de départ de cette nouvelle stratégie propose des greffes pour l’élaboration de nouvelles formes de culture. Reprenant la notion de paradigme, proposée par Thomas Kuhn, l’auteur souhaite revisiter les catégories et les outils employés par l’architecture, afin de développer de nouvelles épistémologies. L’intention est de constituer un premier substrat cosmologique à l’échelle du Bassin Parisien, fournissant un point d’ancrage pour toute forme de conception ultérieure. Ce travail se concentre sur la définition de la «corporalité», encourageant une transformation qui nous amène à considérer le Bassin Parisien et la Seine non plus comme des «Ressources», mais comme des «Sources Vivantes». L’élaboration d’une nouvelle esthétique du vivant déclenche une réforme de l’éthique, par la création de liens empathiques avec des entités jusqu’à présent réifiées.

Plus les canaux médiaux de l’homme sont nombreux, plus sa capacité de médiation est grande. Ce dont nous avons vraiment besoin aujourd’hui, c’est une véritable «révolution copernicienne» qui est capable d’élargir le spectre du sensible: il faut re-construire le regard sur la forme. C’est pourquoi la stratégie globale de l’oeuvre est une opération esthético-sémantique qui travaille sur le Bassin en redéfinissant le regard qui le façonne.

À cette fin, la cosmologie doit manifester son caractère perspectiviste à travers des nouvelles formes de pensée et langage: les chimères. Il s’agit d’un ensemble de matrices qui capturent les fragments sensibles et les retravaillent dans une structure plus complexe, capable de fournir de multiples points de vision de l’entité analysée. Dans cet amalgame organique et vivant, observer n’est plus neutre, le détachement est impossible.

La restitution finale du travail utilise des formats alternatifs et immersifs. C’est pour cette raison que la soutenance de la thèse constituera la base expositive d’un prototype de diffusion itinérante. L’histoire autour de laquelle s’articule le contenu est une expérience ethnographique personnelle, qui a vu l’auteur parcourir à vélo tout le cours de la Seine, soit plus de 850 km en 17 jours, du Havre à Dijon. Par le biais de la mimesis, l’intention est d’induire un échange constant de points de vue avec points de vie différents. En maintenant une lecture multiscopique des échelles qui lient l’individu au monde, l’objectif est l’élaboration d’une série de nouveaux métalangages, visant à redonner la parole à la Seine, afin que ce soit elle qui définisse ses catégories de négociation

Direction de la thèse
Gabriele PIERLUISI, Professeur HDR, ÉNSA Versailles

Jury
Carlo SEVERI, rapporteur, Directeur de recherche émérite EHESS
Anne-Valérie GASC, rapporteur, Professeure HDR ENSA Marseille
Frédéric BONNET, co-encadrant, Architecte Grand prix de l’urbanisme 2014, USI Mendrisio
Paolo AMALDI, examinateur, Professeur HDR ENSA Paris-Val de Seine
Chantal DUGAVE, examinatrice, Professeure ENSA Paris-La Villette
Sonia KERAVEL, examinatrice, Maîtresse de conférences HDR ENSP Versailles

Contact : leav@versailles.archi.fr