Recherche - Journée d'études

Effondrements et révolutions : quels nouveaux récits ?

Effondrements et révolutions : quels nouveaux récits ?

 

En 2022, les « collapsosceptiques » semblent toujours aussi nombreux. Les faits sont pourtant accablants. Le GIEC, dans son dernier rapport, donne trois ans aux nations pour inverser la tendance et ne pas dépasser 2,7 à 2,9°C de réchauffement climatique. En parallèle, l’IPBES continue d’alerter sur la sixième extinction de masse. Qu’en pensent Vladimir Poutine et Xi Jinping ? Qu’en pense Ursula Von Der Leyer et son green deal européen, basé sur cet oxymore qu’est la croissance verte ?

Mais surtout : qu’en pense la population ? D’où vient la non-adhésion au discours écologique d’humains pourtant directement concernés ? Quelle est la place de la fracture des territoires, en France et dans le monde, dans la typologie des représentations parfois hostiles sur ces sujets ?

Bien que les responsables politiques du monde entier ne cessent de vouloir la relancer, la croissance est le problème majeur de notre temps. Depuis 1972, le rapport Meadows décrit la manière dont trois croissances (démographie, PIB par habitant, nourriture par habitant) butent au cours du XXIème siècle sur deux limites planétaires que sont la ressource (par exemple les énergies fossiles) et la pollution (par exemple le CO2). Ces trois croissances étant clairement identifiées, nous nous poserons la questions de leurs capacités à appeler trois nouveaux récits :

  • la révolution agricole et paysanne, que les architectes ne peuvent plus ignorer,
  • la révolution de la matière, c’est-à-dire la manière dont nous transformons les matières en objets et artefacts divers, dont les bâtiments font partie,
  • la révolution sexuelle, et son impact possible sur la décroissance démographique. Les étudiants sont de plus en plus nombreux à dire : "nous n'aurons pas d'enfants".  

Ces trois révolutions, dans une société qui s’effondre, sont comme trois pistes d’expériences et de créativité : créativité dans nos assiettes, créativité dans nos manières de fabriquer, créativité dans des relations humaines sans enfants, et sans parents.

Paul-Emmanuel Loiret. Architecte, MUE-expériences, Architecte Conseil de l’Etat. Maître de conférences en Théorie et Pratique du Projet Architectural et Urbain, enseignant-chercheur / LEAV – Laboratoire de l’École d’Architecture de Versailles. Coordinateur de l’ATELIER DU LIMOUSIN. Président de Cycle Terre, la fabrique de matériaux en terre crue. Mots clé : Milieux, design ecosystémique, morphogénèse architecturale, matériaux naturels.

Anger Romain. Ingénieur et docteur en sciences des matériaux. Directeur scientifique - amàco. Professeur STA-CIMA - enseignant-chercheur au laboratoire EVS-LAURe - Laboratoire de l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Lyon. Expert de la construction en terre crue. Co-auteur du livre « Bâtir en terre - du grain de sable à l’architecture » et de diverses expositions sur ce sujet, il a mené différents projets opérationnels, tels que Cycle Terre, de recherche et de pédagogie lié au développement de la filière terre

Eric Chauvier. Anthropologue. Professeur en Sciences humaines et sociales à l'ENSA Versailles. Enseignant-chercheur / LEAV – Laboratoire de l’École d’Architecture de Versailles. Mots-clés de la recherche : périurbain, péri-métropolitain, fractures territoriales.