Doctorant

Lawan-Kila Toe

Formation doctorale en cours : 
Titre de la thèse : Les mémoires latentes du paysage comme fondement d’une alternative architecturale durable en Afrique
Direction : Susanne Stacher
Co-encadrement : Serge AMABILE, université Aix-Marseille I
Tutelle : EUR, CY université
Première inscription : Octobre 2025

Descriptif du projet de thèse :
Dans un contexte de croissance démographique rapide et de pression urbaine en Afrique, cette recherche explore comment les mémoires constructives enfouies dans les paysages peuvent-elles inspirer de nouvelles manières de bâtir en Afrique, adaptées aux enjeux démographiques, urbains et écologiques actuels ? Cette hypothèse invite à interroger les paysages comme des archives vivantes, recelant des savoirs spatiaux, matériels et culturels susceptibles d’informer une autre manière de concevoir la ville. Le titre de cette recherche, « Les mémoires latentes du paysage comme fondement d’une alternative architecturale durable en Afrique », exprime à la fois une posture critique et un horizon projectuel. L’architecture y est envisagée comme un acte de révélation : faire émerger des mémoires enfouies, non documentées ou délaissées, qu’elles soient matérielles (matières premières, techniques vernaculaires, typologies constructives), immatérielles (savoir-faire, récits, gestes, rythmes d’habiter) ou territoriales (formes d’occupation du sol, logiques agricoles, modes de production du bâti). Ces « mémoires latentes » ne sont pas considérées comme des vestiges à préserver, mais comme des ressources actives pour une architecture alternative, contextuelle, durable et inclusive. Le paysage, dans cette perspective, est à la fois support et archive, terrain et témoin, matière et imaginaire. Il devient un outil de conception critique permettant de reconfigurer les relations entre architecture, territoire et société. Face à la généralisation de modèles urbains exogènes, souvent inspirés d’imaginaires de modernité mondialisée — comme en témoignent les projets de villes nouvelles ou de « smart cities » en Afrique —, cette recherche entend faire émerger des alternatives ancrées, issues d’un dialogue entre mémoire paysagère, ressources territoriales et aspirations actuelles. En effet, la prolifération de modèles importés tend à ignorer les spécificités climatiques, sociales et culturelles des territoires, au risque de produire une architecture inadaptée, énergivore et déconnectés des populations locales.