ÉNSA Versailles

White Week #2 - Construire un feu

Notre planète a cessé d’être dans l’obscurité de la nuit depuis que les humains ont découvert le feu.
Depuis, le feu nous a nourri, chauffé, rendu industrieux, il nous a rendu plus intelligent, mais depuis que l’humanité laisse la lumière allumée quand elle dort, nous brûlons, nous consumons notre patrimoine, nous exterminons notre planète. Faut-il s’en émerveiller ? sûrement ! Faut-il s’en effrayer ? évidemment !
Le feu qui a contribué à faire de nous ce que nous sommes, nous détruit-il en retour ? Alors, et nous, architectes quels projets avons-nous pour lui ? parce que le mythe prométhéen est à l’œuvre, encore et toujours.

Nicolas Karmochkine & Frank Rambert, enseignants organisateurs
Du 13 au 17 septembre 2021
Vue de la Terre de nuit depuis l'espace

La relation de l'Humain avec son milieu

La semaine blanche proposée par le sujet triennal de master : "langues étrangères" s’inscrit comme une suite possible de la précédente, proposant aux étudiants de s’interroger sur la relation qu’entretient l’humanité avec son milieu ; un milieu qui, par l’accroissement démographique de l’humanité et par sa puissance d’Anthropomorphisation du monde, est aujourd’hui la planète dans son entier.

Le "Parlement climatique", l'année dernière, avait permis aux étudiants de s’interroger sur les origines et les causes de l’Anthropocène partant à la fois d’un consensus climatique alarmant et d’interrogations sur les lignes politiques, philosophiques, économiques et idéologiques qui le sous-tendaient.

Construire un feu est le titre d’une nouvelle de Jack London qui nous raconte l’histoire du rapport entre l’humain et la nature et du rôle d’intermédiaire que joue le feu.

Cette semaine blanche propose de mettre l’édifice et ses méthodes de conceptions au centre des débats. La proposition de faire s’épanouir une architecture en terra incognita, un territoire inconnu que nous abordons avec la période climatique actuelle, nécessite un changement de mode de pensée. Nous proposons, cette année, de considérer notre relation au monde par le biais d’un des éléments primordiaux de l’architecture : le feu. Le projet d’architecture économe de subjectivité, cherche une évidence qui balance entre archaïsme et sublime, il sera construit à partir du sujet triennal "langues étrangères" où le feu introduit un dialogue avec les contextes politique, économique, géographique, mythologique, symbolique ; qu’ils soient théoriques ou/et sensibles.

Nos moyens d’actions sont au cœur de notre domaine de compétence et d’intelligence, c’est pourquoi le projet sera ici méthode, élément de langage, posture de vigilance et production critique.

Six thèmes sont pressentis. Ils sont inspirés de l’économie des systèmes, économie du lieu, économie des composants. Les productions d’architecture des étudiants viseront une certaine simplicité, de celle qui interroge, se nourrit, augmente et enrichit notre environnement en danger.

Par le feu nous faisons référence au réchauffement climatique qui nous préoccupe, mais plus encore il est un moyen de tisser des liens architecturaux entre évolution, usage et crise environnementale.